Le jour elles bravent les vagues. Qui les assaillent. La nuit elles mènent leur barque. Sans peur, sans faille. Ployant mais ne défaillent. Fortes et vulnérables

Fille de l’eau. Fille de l’océan. Sarah est née dans une famille de marin. Une famille où l’eau et les océans n’ont plus aucuns secrets. La petite brunette est née d’ailleurs dans une barque. Sa mère embarquant comme chaque jour à bord de sa barque et quelques heures plus tard, Sarah pointait le bout de son nez. Sarah a énormément appris de sa mère. Dès qu’elle fut en âge elle embarquait avec elle. Avec elle dans sa barque. Fière de pouvoir naviguer. Fière de cette odeur d’iode. Fière tout simplement. Fortes et vulnérables à la fois comme sa mère. Fière et libre. Cette liberté que les cotes de Galway offraient. L’Irlande. La petite brunette est une irlandaise pure souche. Une vraie de vrai et elle en est fière. Sarah a un lien spécial avec l’océan. Elle n’est bien qu’en sa présence. Elle n’est bien qu’au contact l’eau.
Sarah a de si beau souvenir, des soirées en famille, avec les amis. Sur les bords du port. Ou chez les habitations des uns et des autres. Elle n’avait pourtant que cinq ans. De la flûte, de la guitare, du violon, des percussions. De la musique. De la joie. De la danse. Du chant. Des rires. Des blagues. Juste le plaisir d’être là. Profiter comme si demain n’existe pas.
Et puis un jour. Un jour tout fut finit.

Forever angel. I’ll be proud to be like you. Be like you. (I'll be proud to be like you)

Un jour. Elle entendit un bébé pleurer. Et puis on lui annonça que sa mère ne reviendrait jamais. Que sa mère était partie rejoindre les anges tout là-haut. C’était il y a dix-sept ans de cela. A partir de ce jour-là, plus rien ne fut comme avant. Rien. Tous les quatre. Sa grande sœur, elle et son petit frère. Ils n’étaient plus qu’eux. Son père s’enferma dans son boulot sur son bateau. Délaissant ses enfants. Les laissant livrés un peu à eux même. Gaïa la plus grande pris soin de sa fratrie.
L’océan manquait. Il manquait énormément à Sarah. Elle n’avait plus le droit de monter dans les barques. Elle n’avait plus le droit d’être libre sur son océan. Elle n’avait plus son plaisir. Elle n’avait plus ce qui la faisait vibrer. Elle pouvait voir mais pas ressentir. Alors elle se mit au violon. Elle avait vu sa mère en jouer tant de fois. Alors du haut de ses quelques années, elle demanda un violon. Elle voulait apprendre. Elle n’avait plus le droit de faire ce pourquoi sa mère était si fière, alors il fallait trouver un moyen de lui rendre hommage. A sa façon. Et c’était la musique. Le violon. Ce qui animait autant sa mère après l’océan. Même si son père ne le montrait pas, il aimait encore ses enfants et il était fier de sa brunette, de sa Lou, c’est ainsi qu’il l’appelle. Et Sarah aimait son père, plus que tout, malgré tout.
Sarah grandit. Grandit et pris en assurance. Pris en force et sagesse.

Ne te moque pas, si j'ai volé le lit de la mer. Je l'ai gardé, tout au creux d'un flacon de verre. C'est ton odeur, d'iode et d'ambre que j'ai emprisonné. Ne te moque pas c'est pour ne rien oublier

Il est partit. Partit pour toujours. Son père a rejoint lui aussi les étoiles. A rejoint l’océan céleste. Retrouvant sa bien-aimée. Qu’il rêvé rejoindre depuis son départ. La maladie. Emporté par la maladie. Laissant trois enfants. Trois enfants qui devaient surmonter une nouvelle perte. La perte de leur paternel. Ce fut l’aînée, Gaïa, qui se retrouva responsable de Sarah et de leur petit frère. Gaïa ne souhaitait plus fouler les océans et le sol irlandais. Elle décida de prendre sa vie en main et de partir. Emportant avec elle, Sarah et Loïk. Elle savait qu’ils avaient de la famille du côté de cherokee. Ce fut leur destination. C’était il y a deux ans.

There's no love - like your love. And no other - could give more love. There's nowhere - unless you're there. All the time - all the way

Elle ne pensait pas aimer. En tout cas, pas aimer comme elle l’aime lui. Comme elle l’aime depuis leur premier regard. Leur rencontre ? Il est maître-nageur à la piscine. Un jour. Le premier jour où elle a profité de cette piscine. Elle était tellement occupée à nager. Qu’elle n’a pas vu l’heure passer. Arrivé la fermeture, il a dû l’obligé à sortir de l’eau. Étonné de voir une jeune femme rester si longtemps alors qu’elle n’a pas d’enfant. Alors elle était sortie de l’eau et comme une gamine. L’avait poussé dans l’eau. Elle s’était mise à rire. Un rire cristallin. Il ne la plus quitté du regard. Ils ne se sont plus quitté un seul instant du regard. Il la emporté à son tur avec lui dans l’eau et comme deux gamins ils se sont amusés.
Depuis ce jour-là, ils filent le parfaite amour. Ils vivent en quelque sorte ensemble. Il passe le plus clair de son temps chez Sarah avec sa sœur et son frère.
Ce qu’il ne sait pas et que personne sait c’est que Sarah vient d’apprendre qu’elle était enceinte. Mais elle ne veut pas de cet enfant, pas maintenant. Elle ne se sent pas capable d’assumer un si petit être.
L’océan lui manque. Et elle ne veut pas avoir d’enfant qui ne puisse connaître la sensation du planché d’un bateau. La sensation des vagues l’emportant. L’odeur de l’iode réellement. Pas n’importe quelle odeur d’iode. Celle qu’elle a connue elle. Mais sa vie est ici maintenant. Et elle ne veut pas d’enfant. Pas d’enfant ici. De quoi complétement la perdre dans le tréfonds de son âme océan.