L'homme qui tombe à pic ♕ Louixie #1

L'homme qui tombe à pic

Il y a un an, Louna la sœur cadette d’Alexie, lui annonçait sa grossesse. Deux mois plus tard, son petit ami Maddox l’abandonnait, ne se sentant pas prêt à assumer son rôle de père. Alexie lui en avait beaucoup voulu, il était dans la famille depuis si longtemps, et voilà qu’il l’abandonnait alors qu’elle attendait un enfant de lui. Louna avait tenté de lui trouver des excuses, mais la brune n’avait rien voulu savoir. Il y a six mois, le petit Timeo pointait le bout de son nez, un bébé adorable qu’Alexie adorait dévoré du regard. Et puis trois mois plus tard, il y eut ce tragique accident de la route durant lequel Louna perdit la vie. Désignée comme marraine, c’est à Alexie que revint la garde du petit Timeo alors âgé de trois mois. Ça n’a pas été facile pour la brune qui n’avait pas prévu de devenir mère du jour au lendemain. Mais trois mois après l’adoption, la jeune femme est une jeune maman comblée et ne regrette pas sa décision. Elle passe la plupart de son temps libre à s’occuper de son neveu, à le chouchouter et à lui acheter des tonnes de vêtements dans lesquels il est à croquer. Une petite vie de famille tranquille bien que l’absence de sa cadette lui pèse énormément.

Il y a trois jours, Alexie avait reçut un message de Maddox, lui demandant de la voir, lui disant qu’il regrettait d’être parti et qu’il aimerait toujours Louna. Cela avait tout d’abord mis Alexie dans une rage folle, et puis l’homme avait riposté, lui disant qu’il comptait récupérer la garde de son fils. Fils qu’il n’avait pas reconnu et dont la garde revenait à 100 % à la jeune technicienne. Elle s’était renseignée auprès de ses collègues de la police et ce salopard de Maddox n’avait aucun moyen d’obtenir la garde de Timeo. Cependant, Alexie avait accepté de le voir, afin de s’expliquer avec lui et de lui demander de sortir de leurs vies pour toujours.

Le Molodoï, c’était dans ce petit bar miteux, située à l'écart de Cherokee que Maddox avait donné rendez-vous à Alexie. En entrant, la brune avait été surprise de voir tant de monde dans un endroit aussi éloigné de la ville. Elle avait jeté un regard circulaire autour d’elle et n’avait pas aperçu son ancien beau-frère. S’asseyant à une table un peu reculée, elle attendait qu’une serveuse vienne prendre sa commande lorsque trois hommes s’approchèrent d’elle. La jeune femme commença à stresser, se demandant ce qu’ils lui voulaient et dans quel pétrin elle s’était fourrée. « Bonsoir mademoiselle, vous êtes seule ? » Alexie tenta de sourire poliment mais se ratatina sur son tabouret. « Non, j’attends quelqu’un qui ne devrait pas tarder à arriver en fait. » Les trois hommes s’assirent à la table et l’un d’entre eux fixa le centre de la table où se trouvaient les mains d’Alexie. « Eh bien nous allons vous tenir compagnie alors. Vous êtes charmantes, vos mains sont délicieuses. » Alexie retira d’un geste brusque ses mains qu’elle triturait et se leva. « Je vais aller commander. » Le même homme l’attrapa par le bras alors qu’elle tentait de se diriger vers le bar. « Vous n’essaieriez pas de nous fausser compagnie tout de même ? » Alexie paniqua, c’était une peureuse comme il n’était pas permis, et là se déroulait un de ses pires cauchemars. Un scénario défila dans sa tête, elle n’avait prévenu personne de sa venue ici. Si ces hommes décidaient de l’enlever, ses mères ne s’inquiéteraient que demain matin lorsque personne ne passerait chercher Timeo, d’ici là, ils pourraient déjà l’avoir tuée, ou pire encore. « Non je.. Lâchez-moi s’il vous plaît, vous me faîtes mal. » Elle était littéralement paralysée, morte de peur.

feat. Louis & Alexie

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⊱ problem.

Voile noir, ténèbres. Le soleil s’était incliné face à la lune qui laissait planer aux abords de Cherokee, une ambiance bien étrange, lugubre. T’avais passé le panneau, tu passais toujours le panneau d’un petit kilomètre à peine, jamais plus, comme retenu dans ces rues, entre ces murs. Tu roulais, doucement, tu savourais ce moment, la route était déserte, les lampadaires n’allaient pas plus loin que l’ultime maison à la sortie de la ville, la lumière ne s’aventurait pas plus loin que ce foutu panneau. C’était dangereux, c’était pas très fréquenté, c’était pas très rassurant. Les lumières vacillaient au loin, tu devais changer les ampoules, probablement des dizaines, tu le savais, tu ne le faisais pas, t’attendaient qu’elles s’éteignent, que les lueurs disparaissent, qu’elles rendent leur dernier souffle pour daigner les remplacer, tant qu’elles vivaient encore, tu ne les touchais pas. Garé, t’avais posé le pied dehors, balayant du regard l’endroit avant d’emprunter une entrée dissimulée, cachée de tous, l’entrée du patron. Elle t’évitait de te coller aux clients, de t’imbiber de sueurs, d’alcool et de ne pas affronter la foule oppressante, mouvante. T’observais de loin des centaines d’âmes se défoulant sur la piste, des serveurs et serveuses qui se pressaient à assouvir la soif grandissante de nombreux ivrognes et nouveaux venus. Tu ne bougeais pas, tu ne te mêlais pas, œil attentif, tu ne faisais qu’observer la nuit qui s’installait lentement dans le cœur et l’esprit des gens, une sorte de bête qui vous transformait un homme, quelques heures de liberté autorisant tous les excès et les désirs les plus fous, plus de règles, plus de contraintes, c’était ça que t’aimais, c’était ça que tu voulais. T’esquissais un sourire en voyant les visages illuminés de quelques jeunes, un univers à part qui trinquait tandis que le monde s’endormait paisiblement. Ton regard s’était posé sur une jeune femme. T’haussais un sourcil, tu ne l’avais jamais vu, jamais aperçu. Les habitués, pilier massif de ton bar, tu les connaissais tous, leurs visages du moins. Elle devait être nouvelle, elle n’était pas à l’aise. T’avais plissé les yeux, bras croisé, posé contre le cadrant de la porte de ton bureau, t’observais la scène qui se déroulait devant toi. Vautours, oiseaux de malheur, ils étaient affamés, avides de chair fraîche, trop d’avances. T’avais bougé, lentement, sans lâcher des yeux la belle qui semblait bien mal à l’aise face à ces dalleux, tu t’étais approché, quelques mètres te séparaient de la table. Tu t’étais planté derrière les hommes, mains dans les poches, sans réagir. T’avais posé ton regard sur la jolie brune quelques secondes avant de racler ta gorge bruyamment. T’avais attiré leur attention, tu ne parlais pas, tu ne bougeais pas, la prestance d’un lion qui n’attendait à foutre une raclée à quelques gros dégueulasse. « C’est mon bar. » Désignant du menton la malheureuse victime de ces avances, tu continuais. « C’est mes clients, ils sont sous ma protection. » Tu t’étais planté à côté de la jolie brune, tu ne lâchais pas des yeux les vautours avant de reprendre une nouvelle fois. « Vous par contre, j’veux plus vous voir, bougez vos culs d’ici avant que j'vous dégage par moi-même. » Stoïque, droit, froid, t’affichais aucune expression particulière sur ton visage. « J’veux plus vous voir rôder ici ou je m’occuperai de vous personnellement. » Tu t’étais planté de l’autre côté de la table, plantant ton regard dans celui de la jolie brune avant d’esquisser un sourire. « C’était moins une, vous allez bien ? »

L'homme qui tombe à pic

Un homme s’approchait lentement de vous, tu n’étais pas rassurée, pas du tout. Tu étais effrayé, pire que ça, tu avais vraiment très peur, tu étais paralysée. Tu faisais un effort surhumain pour ne pas te mettre à hurler. L’homme s’approchait toujours de vous, calme, lent, le visage impassible, froid, détaché. Il ne souriait pas, n’avait pas l’air de jubiler comme ses trois compères. Il semblait sous contrôle, parfaitement maître de lui-même, sûrement le plus dangereux des quatre. Il ne te lâchait pas des yeux, était-ce le chef de leur bande, celui qui aurait tous les droits sur toi et s’occuperait lui-même de t’infliger ce qu’ils avaient tous prévus de te faire ? Tu n’en savais rien et tu ne voulais rien savoir en fait, tu voulais juste prendre tes jambes à ton cou et disparaître. Un instant, une autre hypothèse fusa dans ton esprit : Maddox aurait-il fait engager ces hommes pour se débarrasser de toi et obtenir la garde de Timéo ? Alors que les larmes te montaient aux yeux, le chef présumé de la bande se plaça derrière les hommes, le regard inexpressif et les mains dans les poches. Il se racla bruyamment la gorge, ce qui eut l’effet d’attirer l’attention des trois barbares qui t’entouraient. Lorsqu’il prit la parole, tout ton corps se détendit et tu poussais un immense soupire de soulagement. Des larmes roulaient le long de tes joues, signe que la pression que tu avais accumulée depuis tout à l’heure redescendait. L’homme que tu avais pris pour ton bourreau était en fait venu te porter secours, de protéger. L’homme puant l’alcool lâcha ton bras et les trois abrutis disparurent en râlant. Apparemment le propriétaire du bar semblait assez les impressionner pour que les hommes qui un peu plus tôt te tenaient compagnie, décident de rebrousser chemin et déclarer forfait. Alors que ton sauveur contournait la table pour venir planter son regard dans le tien, tu t’essuyais les joues humides et tentais de reprendre doucement ton souffle, le corps tremblant. Et puis soudain il sourie et tu tentais de le lui rendre, encore un peu crispée à cause de ce qui venait de t’arriver. Tu hochais la tête, un peu bredouille et tentait de contrôler ta voix tremblante. « Oui ça va, merci beaucoup. » Tu t’approchais de lui, tu te sentais plus en sécurité quand tu étais près de lui. « Je ne sais pas comment vous remercier, j’ai eu tellement peur qu’ils me.. ». Tu secouais la tête, ne finissant pas ta phrase même si une liste de mots défila dans ta tête ‘violée, tuée, égorgée, torturée, pendue, dévorée..’ Tu ne savais pas si les hommes étaient des bons clients de ce bar, tu te sentais coupable d’avoir créé des ennuis ici. « Je suis désolée pour tout ça, j’étais censée retrouver quelqu’un mais je ne crois pas qu’il viendra finalement. » Tu baissais la tête, honteuse et en même temps terriblement énervée que Maddox ne se pointe pas. « Je m’appelle Alexie. » Tu tentais de sourire à ton sauveur, encore un peu sous le choc de ce qui venait de t’arriver.

feat. Louis & Alexie

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**remember me**